Le Parc d’Angelin Preljocaj : les jeux de l’amour et du hasard à l’Opéra Garnier !
Sixième fois que Le Parc est présenté dans l’un des deux opéras de Paris depuis sa création pour l’Opéra Garnier en 1994. Sixième fois que ce ballet touche, et parvient, sans épate mais en finesse, à conquérir son public. En parfaite synchronie, dans une chorégraphie dont on sent bien qu’elle a été élaborée au millimètre, les danseurs évoluent avec pudeur dans des costumes qui les dévoilent, peu à peu. En trois actes, les corps se chargent en sourire et délicatesse, d’une narration subtile, qui nous mène du libertinage à l’amour vrai en passant par de rafraichissants marivaudages.
Si l’on sent bien que l’essence de ce ballet provient d’une littérature amoureuse très XVII et XVIIIème siècle, on apprécie que Le Parc ose la modernité en dépit de ses inspirations premières. Le chorégraphe, malgré son recours à une danse encore très classique qui émeut sur des morceaux choisis de Mozart, inscrit la réalité des jeux amoureux décrits dans l’atemporalité. Le décor en effet, se dresse en hauteur, dans l’abstraction moderne de son gris métallique et de ses formes raides, angulaires. Le parc dans lequel évolue ces danseurs ressemble donc à la jungle urbaine d’une contre utopie qui voudrait prévenir d’un avenir urbain dévorant. Aussi, parce que les danseurs hommes et femmes y trouvent encore un terrain propice aux jeux de l’amour, on entend qu’il y a de l’atemporel et de l’universel dans la recherche de l’amour. L’orgueil, symbolisé par l’austérité d’un décor, la présence d’un fond de scène orageux, et les déambulations mécaniques d’un quatuor de jardiniers, laisse finalement place à un duo d’amour fulgurant, à un baiser final qui crache au visage du kitsch, se singularisant en force et en pureté.
Oscillant entre classique et modernité mais toujours en volonté, Angelin Preljocaj nous plonge dans un théâtre des galanteries qui laisse la part belle aux prémisses du sentiment amoureux, minauderies en tout genre, jeux de regards, chassés-croisés, flirts. Le Parc est une chorégraphie qui brille toute en simplicité ; une chorégraphie forte d’un lyrisme mat, qui embarque dans un pas de deux initiatique qui loin de courir à sa perte, aboutit pour et par l’amour !
Christine Sanchez
Le Parc, une chorégraphie signée Angelin Preljocaj, interprétée par les Etoiles, les Premiers Danseurs, et le Corps de Ballet.
Du 6 au 19 mars 2008 à 19h30 (relâches les 8, 11, 14 et 17 mars)
Tarif : de 6 à 85 euros.
Location :
Au 08 92 89 90 90 ou sur : www.operadeparis.fr
Opéra Garnier
8, rue Scribe
75008 Paris
Métro Opéra
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